Ce mois-ci, en juin 2021, nous avons organisé une bulle d’air sur le thème du minimalisme. La question principale que l’on s’est posée est : qu’est-ce qui est essentiel dans notre vie et quel temps y consacre-t-on au quotidien ?
La pandémie nous a contraints à nous contenter de biens et de services essentiels. Seuls certains magasins sont restés ouverts, des rayons ont du être fermés dans les supermarchés, les centres commerciaux ont fermé, ainsi que tous les lieux de loisirs et de culture.
Tout cela a posé cette question : c’est quoi l’essentiel ? Par rapport à notre activité, notre emploi du temps, qu’est-ce qui est essentiel ?
Les échanges durant la bulle d’air m’ont permis d’identifier trois éléments de réponse :
L’essentiel se trouverait d’abord dans ce qui est utile, à moi, à mes proches, à la société. Dans une journée, je peux avoir un certain nombre de tâches utiles à réaliser : faire les courses, préparer les repas, m’occuper des enfants si j’en ai, les emmener à l’école, ranger et nettoyer la maison. La liste peut être longue, suivant les personnes qui sont à ma “charge”.
Le travail entre bien entendu dans cette liste. Il existe cependant une certaine ambiguïté. Le travail permet de gagner de l’argent, et est utile pour soi et sa famille en ce sens. L’argent gagné est utile. Est-ce que le travail en lui même l’est pour autant ?
La pandémie a là encore questionné l’utilité du travail. Les métiers de la santé et de l’assistance sont passés au premier rang. Les caissières, les agents d’entretien, les transporteurs et livreurs, les agriculteurs, les agents des transports en commun font partie de cette élite des métiers, ceux dont la société ne peut se passer. Nous nous sommes cependant rendu compte que ce sont ceux qui sont les moins rémunérés. Ainsi, l’argent gagné ne refléterait pas son degré d’utilité à la société.
“Il est important de se faire plaisir”. J’entends souvent cette phrase, je la vois également dans les publicités pour inciter à la consommation : vêtements, sucreries, boissons, tourisme. En écrivant cette publication, j’ai justement reçu un message de ma banque : “Faites-vous plaisir pendant les soldes en empruntant jusqu’à 2000€” ! Cela me fait sourire de lire ce message, sachant que depuis un an j’ai donné la plupart de mes vêtements et divisé ma garde-robe par trois !
Quelques fois, le plaisir est présenté comme une excuse pour s’autoriser certains excès. J’ai l’impression que le plaisir se ressent principalement dans les loisirs, les sorties, les voyages, les vacances, les temps d’évasion hors du quotidien.
Quelle place a finalement le plaisir dans vos journées ? Prenez-vous plaisir dans votre travail ? Ce sont des questions qui me semblent importantes, et qui peuvent être ignorées par peur de leurs réponses.
Le plaisir est vu par certaines religions comme suspect, voire défendu. Et pourtant, n’est-il pas essentiel à notre épanouissement personnel ? D’un côté, se faire plaisir est assez bien accepté par la société, voir encouragé par les publicités, mais il faudrait quand même mériter son plaisir, par le travail.
Les attentes extérieures nous façonnent depuis notre naissance. Les attentes de nos parents, de nos familles, nos professeurs, nos amis, puis celles de nos supérieurs au travail et nos collègues.
Il y a ainsi des attentes explicites, qui sont dites, voir exigées parfois, par certaines personnes, et auxquelles on peut choisir de se conformer ou non. Le choix est souvent motivé par notre besoin vital d’être accepté par un groupe, particulièrement fort durant l’enfance.
Par ailleurs, au fur et à mesure que nous grandissons, nous intégrons certaines attentes qui nous semblent venir des autres, mais qui ne sont pas explicitement demandées. Cela se traduit par des exigences comme : “je dois être sympathique”, “je dois être disponible pour les autres”, “je dois être efficace”, toujours appliquées sans même vérifier si ces attentes sont bien nécessaires.
Finalement, la définition que je retiens pour moi est : l’essentiel c’est lorsque je me sens complète. Complète dans le sens où rien ne manque, rien n’est superflu, et je me sens bien.
Je pense que cette question de l’essentiel se pose naturellement, même si un emploi du temps bien rempli peut l’étouffer et ainsi éviter d’y penser.
J’entends souvent parler de quête de sens, dans le travail en particulier. Certaines personnes choisissent de se reconvertir, vers des métiers qui font plus sens pour elles, souvent liés au soin, à l’accompagnement, l’enseignement, des métiers utiles pour la société. Le coaching me semble être particulièrement prisé, et je me pose moi-même parfois la question de m’orienter vers cette activité.
Je m’interroge cependant sur cet engouement pour le coaching et le développement personnel, et ce qu’il reflète de notre société. J’ai l’intuition que les impératifs de performance individuelle peuvent créer ce besoin de travail sur soi, pour s’améliorer, pour être plus en contrôle de ses pensées et en maitrise de ses émotions. Se reprogrammer en quelque sorte, comme le promet la PNL. Cela revient finalement à tenter de faire sens dans un monde absurde, et cela dépendrait uniquement de son travail personnel, avec l’aide du coach. “Rendre l’insupportable supportable”, une phrase que j’ai entendue durant une table ronde lors du Ouishare fest il y a quelques jours, et qui me semble décrire une certaine facette du développement personnel.
Comment retrouver du sens dans sa vie, et avoir une vision claire pour faire des choix justes ?
Peut-être en prenant une pause, en sortant de la vie productive et performante, et en s’autorisant un temps de réflexion et d’introspection.
Qu’en pensez-vous ? Comment abordez-vous cette quête de l’essentiel ?
Cet après-midi, mercredi 30 juin de 17h à 18h, nous organisons la vue du ciel du mois de juin, notre évènement en ligne mensuel invitant à prendre de la hauteur, dans un format de rétrospective. C’est une occasion de prendre du recul en groupe, s'inspirer des partages et amorcer quelques changements simples et concrets dans les semaines qui suivent. Inscrivez-vous pour y participer !
Lors du Ouishare fest, nous avons co-facilité un atelier avec Claire-Emilie intitulé “Respire – Libérer son agenda pour se réapproprier sa vie” invitant les participants à expérimenter le vide pour concevoir une vie épanouissante et équilibrée, et se reconnecter à ses aspirations profondes. L’expérience, telle que je l’ai vécue avant le festival, est à la fois déstabilisante et régénératrice, j’en étais ressortie avec l’envie d’avoir plus de temps au calme et déconnecté.
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